RECON CABARET: Interview avec Lou Safire
depuis
Recon News
29 mars 2019
Lou Safire, artiste de spectacle burlesque plusieurs fois primé à l'échelle internationale, donne des représentations partout dans le monde depuis 2008 et a été voté parmi les 50 meilleurs artistes burlesques au monde, et parmi les 10 meilleurs du Royaume-Uni en 2015 et en 2016.
Lou ne craint pas la chaleur, et son spectacle de feu et de perversion sorti du côté obscur du vaudeville apporte un souffle nouveau et un brin de fétichisme aux scènes dangereuses traditionnelles des freak shows.
Comment es-tu entré dans le fétichisme pour la première fois ?
Par accident, vraiment. Au départ, je savais qu'il y avait quelque chose de puissant qui m'attendait mais je ne savais pas vraiment ce que ça serait. Je suis arrivé tard dans la scène, je pense. J'ai grandi dans une petite ville où il n'y avait de soirées homos qu'une fois par mois. Toutes les vieilles tantes s'y rendaient et j'étais l'un des plus jeunes. Puis je suis parti, et j'ai fini par me retrouver à Manchester quand j'avais 19 ans, je crois. Un soir, j'étais sur la canal street avec quelques amis, et Matt (Skully) était venu me voir. On est allé à Legends, un bar que je ne connaissais pas et qui n'existe malheureurement plus. On a passé une soirée excellente, et j'y suis retourné les weekends suivants. Je suis devenu pote avec quelques-uns des barmen, puis il y a eu la soirée Alert, et on connaît la suite…
À quoi les gens peuvent-ils s'attendre en voyant tes spectacles ?
Il y a une marge entre ce à quoi ils s'attendent et ce qu'ils y trouvent. On m'a dit que j'étais un « ours féroce » ! Ma prestation est électrique et je touche à plusieurs styles, de la Drag Queen au burlesque classique, en passant par le SideShow et le fétiche. Les gens me voient comme un mec gros et poilu maquillé comme une drag et ils se disent : « Qu'est-ce que c'est que ce truc ? ». Puis je fais mon show, et je leur montre que l'habit ne fait pas le moine, je pense. Mon objectif est généralement qu'il y ait au moins un mec cis hétéro qui s'interroge sur sa propre sexualité en rentrant chez lui, et que le reste du public se disent qu'ils pourraient faire la même chose, que ça n'est pas seulement pour les personnes qui ont le type de corps imposé par les médias. Je crois fermement en la positivité du corps.
Quels ont été certains de tes moments forts au cours de ces 10 années de spectacle ?
Question difficile ! L'année dernière, j'ai passé de bons moments à la soirée des membres pendant la Fetish Week de Londres, où j'ai pu créer un nouveau numéro avec une baignoire. Ce numéro a évolué et est maintenant présenté lors d'événements fétichistes et de spectacles de cabaret à travers le Royaume-Uni. Mais je dirais que c'était il y a deux ans, quand j'ai été invité à jouer à Las Vegas au Burlesque Hall of Fame, la Mecque du monde burlesque. Faire cela m'a redonné l'amour pour le burlesque que je commençais à perdre, m'a permis de rencontrer les légendes vivantes du burlesque et de les remercier de s'être battus pour que nous puissions faire ce que nous faisons aujourd'hui dans l'industrie du sexe.
Tu as un grand répertoire de numéros différents, dont beaucoup avec une touche fétichiste. Selon toi, pourquoi le fétiche et le cabaret vont-ils si bien ensemble ?
Pour beaucoup de gens, le fétiche, quel qu'il soit, reste un sujet tabou. Je présente un show plus « pervers » dans un spectacle burlesque classique où le public est là pour voir de jolies filles avec des éventails en plumes, je monte sur scène et que je fous la merde ! Mais je pense que ça fonctionne. Qui n'aime pas le latex et le cuir ? Cela ajoute un attrait plus sexuel à un quelque chose de différent pour le public.
Qu'aimes-tu voir dans les spectacles de cabaret ou de fétiche ?
Pour moi, tout dépend de l'attitude et de la personnalité de l'artiste, qu'il s'agisse d'un danseur régulier ou d'un artiste qui jette des carottes par les fesses. Rien de plus désagréable et décourageant que de regarder quelqu'un mort à l'intérieur, essayant de contrôler un public. Une prestation, c'est contrôler le public pour le maintenir captivé et concentré sur vous.
Tu as assisté à pas mal d'événements Recon, quels sont ceux auxquels tu as hâte d'aller cette année ?
J'ai hâte d'être à Fetish Week et je vais garder mon agenda aussi vide que possible pour pouvoir aller à autant de soirées que possible. Aussi, je vais essayer d'aller aux soirées cabaret pour rencontrer d'autres artistes fétichistes que je n'ai jamais vu, ou revoir des amis. Ce spectacle est aussi un spectacle familial pour moi, avec Smashlyn Monroe, qui est ma petite sœur, et une figure importante de la Haus of Safire.
Pour conclure, as-tu quelque chose à dire à nos membres ?
Pour moi, ça sera Gin Tonic avec une touche de poppers. Merci !
Lou se produira au Recon Fetish Cabaret le mercredi 27 mars à RVT. Pour plus d'informations, cliquez sur le lien ci-dessous
Partager