ARTICLE D’UN MEMBRE : Motards – Transformation ou ascension ?
depuis
Recon News
14 mars 2019
ParGearBikerX
C'était l'année 2001. J'avais 23ans, et je commençais seulement à sortir de puis peu. J'étais là, j'étais homo, tout le monde s'était habitué à cette situation après qu'elle eut été rendue publique. C'était une période agitée pour moi, j'avais déjà eu trois copains et je ne savais toujours pas exactement ce que je faisais. Quelque chose n'allait pas. Je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus. Enfin, libéré de la prison de l'hétérosexualité que je m'étais auto-imposée depuis l'adolescence, je pouvais enfin être qui j'étais vraiment. Mais je ne l'étais toujours pas. Je n'avais pas confiance en moi, je ne me sentais pas sexy. Je cherchais une inspiration. Je regardais les modèles dans lesmagazines, ou les acteurs dans les films, essayant de prendre des idées sur leur esthétique, mais sans succès. J'avais un look intéressant, mais je ne me distinguais toujours pas, je n'attirais l'attention ni sur moi, ni sur ma maladresse (fort heureusement).
Un jour, j'étais dans le centre de Norwich et me balladais, lorsqu'un mec est passé près de moi en moto sportive. Vous voyez les moments dans les films où tout ralentit et où on n'entend plusqu'un battement de coeur?C'était exactement ça. Je ne savais pas du tout quel type de moto c'était, mais quand il en est descendu et qu'il est resté debout, son casque sur la tête, ses mains dans des gants, sa combinaison cuir collée contre son corps, j'étais sans voix. Rien au monde ne surpasserait jamais le look de ce type. Son apparence était presque comme de la science fiction. C'était de l'anonymat total, déshumanisant, et j'adorais ça.
Je l'admirais et me tenais à ce que jeconsidérais être une distance de sécurité. J'absorbais les moindres détails. Les bottes à hauteur des mollets, avec des pieces en plastic plus claires aux talons. Les bottes étaient renforcées avec du plastique, ce qui leur donnait un aspect encore moins humain que des chaussures normales. La combinaison en cuir était rentrée dans ses bottes, et le cuir noir était superbe à la lumière du soleil. La matière moulait ses mollets, ses jambes et son cul. Son corps était plutôt mince que musclé, mais le cuir le serrait partout, et l'armure au niveau de la poitrine et des épaules lui donnait un air encore plus puissant qu'il n'aurait eu en temps normal. Il portait quelque chose autour du cou, et le casque était noir brillant, avec une visière sombre qui lui retirait son identité, son humanité. Dans mon esprit, il n'était plus un homme, mais quelque chose de plus que ça. C'était comme une extension de sa machine, à la recherche d'humains pour se soumettre à lui. Je voulais être l'un de ces humains.
Je me souviendrai toujours de la première fois où j'ai essayé une combinaison de motard et de la transformation qui s'est produite après. Je me souviens d'avoir senti le cuir froid contre ma peau s'ajuster à la température de mon corps et le frisson que j'ai ressenti lorsque son odeur m'est montée au nez pour la première fois. Je me suis assis et j'ai mis mes bottes, la fermeture à glissière faisant son bruit habituel. Puis c'était autour du casque. Je l'ai mis sur ma tête avec la visière ouverte et j'ai ajusté le cordon de sécurité. Finalement, j'ai fait glissé les gants sur mes mains, le cuir recouvrant ma peau. Je regardais comment mes doigts se déplaçaient à l'intérieur de leur nouvelle peau de cuir et, après les avoir admirées pendant quelques minutes, je les ai ajustés et j'ai resserré le cordon de sécurité. Je me tenais devant le miroir et me regardais tandis que mes nouveaux doigts de cuir abaissaient la visière jusqu'à ce qu'elle se ferme. La première chose qui surprend avec le casque est le fait qu'on peut entendre sa propre respiration. Certains peuvent trouver ça claustrophobe, mais pour moi, c'était comme si j'avais scellé ma nouvelle peau, ma nouvelle identité.
En me regardant dans le miroir avec toute la combinaison sur moi, mon cœur s'arrêta presque. Je voyais dans le miroir un être tout en noir que je n'avais jamais vu auparavant. Je me souviens d'une légère déconnexion, sachant que c'était moi, mais qu'en même temps, ce n'était pas le cas. Cette créature était puissante, anonyme et mystérieuse. Trois mots que je ne pourrais jamais associer avec moi-même en temps normal. J'ai commencé à ressentir quelque chose dans mon ventre, qui montait alors que je prenais de plus en plus confiance en moi, et j'ai fusionné avec la personne dans le miroir. Mon mental a changé pour devenir dominant. En regardant mon reflet, je passai mes mains gantées sur mon casque, ma poitrine, mon ventre, mes jambes et mon dos. Cette créature était tout ce que je n'étais pas à cette époque. À mesure que l'assurance grandissait, mon besoin de contrôle augmentait. Tout à coup, au cours d'une modification de 10 minutes, j'étais comme les hommes que j'admirais sur des sites comme World BikerMen. J'étais dominant, puissant et superbe.
Fort de cette expérience, mes fétiches se sont diversifiés des tenues de moto et comprennent désormais le cuir de style BLUF, le caoutchouc et le SWAT. Les mecs avec qui je joue ont soit leurs propres vêtements , soit ceux que je leur prête, mais ils doivent être en tenue à chaque fois que je joue avec eux. Pour moi, cela fait ressortir les désirs de base du sexe, la volonté de contrôler et d'utiliser l'autre, ou d'être contrôlé et utilisé (de temps en temps je suis passif / soumis, mais c'est assez rare). Les mecs qui aiment les tenues ont généralement des désirs et des besoins différents, allant des colliers au désir d'avoir un propriétaire, aux sports nautiques au bondage. Il semble que beaucoup de gens voient les motards de la même façon que je les vois, et ça me va !
Les vêtements de motard seront toujours mon fétiche phare car ils m'ont fait connaître le monde du fétiche et l'idée de me transformer (d'évoluer, presque) en quelque chose que je ne suis pas dans la vie quotidienne est quelque chose que j'apprécie encore. L'aspect de quelqu'un d'humain, mais de déshumanisé, de puissant mais d'anonyme, sera toujours une chose qui m'excite moi, et mes partenaires aussi je l'espère.
Si vous souhaitez écrire un article sur votre passion fétiche, envoyez-nous vos idées ou une ébauche à : social@recon.com
Partager